Diner..Mouvementé [Cordelia] [Cassiopée] & [Terrance]

Ma journée avait été une journée comme une autre. Quand je me suis levée ce matin, Cordélia était déjà partie au travail, bon je dois avouer que comme on est Samedi et que vu la soirée que j'avais passé la veille, je m'étais levée à midi. Bien entendu, le docteur Leigh était au travail même le samedi. Quant à Terrance, à quoi bon y penser, il n'est jamais là ces temps ci. Et puis autant ne pas polluer mon esprit avec ça. Ça ne servait à rien de se torturer pour ça. J'avais pris un petit déjeuner assez conséquent devant la télé. Personne ne me dérangerait Clément n'était pas là je ne savais pas pourquoi mais bah il devait trainer avec les autres. Sur la table du salon j'avais étendu pancakes, miel, confiture, nutella avec du lait du jus de fruit, je m'étais même fait des œuf à la coque. Mon péché mignon le matin. J'avais zappé tout le début d'après midi devant la télé. J'avais un peu la tête en vrac et ce que l'on pourrait nommer une méga gueule de bois. Bien entendu, j'avais également sorti un cendrier ou je déposais régulièrement les cendres du joint que je m'était fait pour passer le temps et me détendre. Je mangeais à ma faim et l'espace d'une seconde eut envie d'appeler Pandora pour qu'elle se joigne à moi. De plus il fallait que je lui raconte ma précédente soirée avec Cook. Mais finalement j'étais bien comme ça toute seule, tranquillement posée sur le canapé. Alors je décida de ne pas bouger le petit doigt en avalant à une vitesse incroyable tout ce qui se trouvait devant moi. Oui j'avais un appétit assez insatiable.
Quand il fut seize heure je soupirais d'aise. Que c'était bon de ne rien faire. J'avais couru partout cette semaine, il y avait de nouveaux élèves et bien entendu qui doit s'occuper d'eux et leur montrer le lycée? Bibi! Mais c'était mon job il fallait bien que je fasse quelque chose de ma vie. Même si je n'avais pas de but. C'est vrai je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie. Cordélia elle savait déjà à mon âge ce qu'elle voulait faire. Clément je n'en sais rien mais je crois qu'il sait. Mais moi, à 23 ans, je ne sais toujours pas. De toutes manières je ne savais même pas combien de temps ça allait durer. Oui mon gros défaut est de voir a tout une finalité, je profite d'une chose tant qu'elle est la mais en me disant toujours que ça peut ne pas durer. Après tout j'en était avec cette famille seulement à la dixième famille depuis ma naissance. Alors ne me parlez pas de choses qui durent. Pour me changer de mes idées incessantes sur la nécessite de mon existence, sur mon droit d'exister et d'être dans cette famille, toutes mes questions existentielles qui peuvent vous surprendre mais avec lesquelles je vis tous les jours, je me levais et débarrassa la table. Bien entendu on n'avais pas vraiment le droit de prendre le petit déjeuner sur la table basse du salon alors je m'arrangeais pour qu'on ne voit rien. Je pris ensuite une douche bien chaude et mis la musique à fond. De toutes façons une fois n'est pas coutume j'étais seule à la maison, qui ça viendrait déranger. Je sortit de la douche enveloppée dans une serviette quand je croisait Clément. Il titubait et avait les pupilles grosses comme une tête d'épingle. Il me dit qu'il passait vite fait qu'il avait une soirée avec des copains ce soir. Je hochais de la tête et le laissa aller se débarbouiller. Quant à moi une fois dans ma chambre je fermais les volets et mit la musique à fond, je savais que ça ne dérangerait pas Clément. Ou de toutes manières il n'était pas vraiment en état de s'en rendre compte. Je retirai la serviette et commençais à m'habiller. Des sous vêtement simple, ce soir je passerais une soirée tranquille à la maison pas besoin de sortir les « habits du dimanche ». J'enfilais une paire de bas noir et une jupe courte en cuir rouge vif par dessus. En guise de haut je prit le premier Tshirt qui me tombait sous la main, a savoir un vieux Tshirt de Terrance à l'effigie d'AC/DC. J'aimais ce Tshirt, il me l'avais donné la première fois après avoir adoptée qu'il devait partir en mission. Je souris puis baissa la musique pour au bout de quelques secondes l'éteindre. Je m'allongeais sur mon lit et prit le livre que je lisais pour le moment : Trainspotting d'Irvine Welsh c'était en quelque sorte mon bouquin de chevet et j'aimais le relire très souvent. J'entendis la porte s'ouvrir et se refermer, vu l'heure Clément devait repartir. Je souris puis plongea de nouveau dans le livre. Je ne sais pas combien de temps je suis restée à lire, mais j'entendis à nouveau la porte s'ouvrir. Est ce que Clément avait oublié quelque chose? Je ne pensais pas c'était pas son genre. Je regardais l'heure. Il était trop tôt pour que Cordélia rentre du travail, et il faudrait un miracle pour que Terrance rentre tout court. Ma réponse ne tarda pas puisque j'entendis ma mère adoptive m'appeler du bas. Surprise je posais mon livre sur le lit et alla vers la porte, c'était bien elle. Je fermais la porte de ma chambre derrière moi et descendait les escalier.

« Salut Cordélia. Ça va pas trop mal. Et toi? Ta journée n'a pas été trop difficile? » demandais-je doucement quand elle me parlais.

Je ne savais pas trop ce que pensaient Terrance et Cordélia que je les appelle par leur prénoms. Mais je n'arrivais pas à faire autrement. C'était trop dur, d'autres avant eux m'avaient demandé de le faire et à chaque fois ça avait tourné mal. Mais depuis les douze années que j'étais avec eux jamais ils n'avaient fait de remarque la dessus.
Je la suivit vers la cuisine. Je dois avouer que mon énorme petit déjeuner était un peu loin maintenant et que de toutes manières je suis un vrai ventre sur pattes. Elle ouvrit le réfrigérateur et en sortit quelques ingrédients. Je ne savais pas encore ce qu'elle allait faire, mais je souris, parce que ça faisait un petit moment que nous n'avions pas mangé ensemble. Mes sentiments étaient tellement confus que je ne savais pas toujours quand j'en voulais à Cordélia et Terrance. La plupart du temps quand ils n'étaient pas là …

« Clément n'est pas là ce soir je l'ai vu tout à l'heure. Peut être qu'il t'a aussi prévenue » Elle sourit et je compris qu'en effet elle savait. Puis elle me demanda de mettre la table ce que je commençais à faire sortant deux assiettes, deux verres et des couverts pour deux de l'armoire. « Bien sûr ».

Je fit quelques pas avec et les disposa sur la table à leur place. Puis je retournais près d'elle pour prendre dans un tiroir nos serviettes de tables qui nous étaient attitrées. Je pris celles avec écrit Cordélia et Cassiopée. Mais la vue de celle portant l'inscription « Terrance » m'arracha un soupir de tristesse que Cordélia remarqua tout de suite.

Je me doutait pas vraiment que ça la blessait que je n'arrive pas à l'appeller Maman ou même simplement Mère. Je le savais bien au fond de moi même, mais je n'arrivais pourtant pas à changer cela. Mais ça ne voulais pas dire que je ne l'aimais pas, ni elle ni Terrance. C'est juste deux mots qui m'ont attiré tellement de problèmes, de faux espoirs qu'il m'était à présent impossible de les prononcer sans sentir un énorme trou se créer dans mon ventre et aspirer tout le reste. J'avais tellement espéré, trop espéré.
J'étais encore bloquée devant cette serviette portant le nom de mon père adoptif que ce ne fut que quand Cordélia s'approcha de moi pour poser doucement sa main sur mon épaule que je « repris conscience » Elle me lança un regard qui voulait dire qu'elle partageais ma peine, et je le savais bien, je savais que Terrance lui manquait beaucoup. Il était son mari, le père de ses enfants. Elle devait certainement avoir du mal à gérer son absence. Enfin je le savais mais je faisait ce que je pouvais pour l'aider. Même si je lui en voulait à elle aussi de ne pas être très présente non plus c'est dans des soirs comme ce soir que je savais qu'elle s'en voulait beaucoup. Ses sourires étaient sincères, je le savais bien, mais ils trahissaient également une profonde culpabilité qu'elle ressentait. Et puis je lui en voulais moins parce que je la voyait au moins une fois par jour à moins que ça soit moi qui soit partie en vadrouille. Alors que Terrance, pendant plus d'un an nous n'avions pas eu de nouvelles de lui. Je la regardais doucement puis lui fit un sourire encourageant et ferma le tiroir pour aller mettre la table avec les simples deux couverts que j'avais en main.
Quand je me retournais je remarquais qu'elle venait de se couper. J'eu un regard inquiet, même si bien entendu je la savais médecin, si elle ne paniquait pas il n'y avait pas de raison de le faire. Je lui demandais tout de même doutement

« Ca va? » Elle ne me répondit pas mais hocha de la tête et se dirigea a l'étage. Pendant qu'elle s'occupait de sa blessure, j'allais voir près des légumes et passa un coup d'éponge là ou quelques gouttes avaient coulé, mais par chance aucun sang sur les poivrons. Je pris le couteau que je passais sous l'eau pour retirer le sang et le nettoya afin qu'il ne reste plus de trace de sang. Puis je continuais le travail de Cordélia, c'est à dire couper les légumes. Elle revint dans la cuisine les cheveux détachés et un pansement autour du doigt meurtrit. Je la regardais avec de la fierté dans les yeux. Personne ne pouvais dire qu'elle n'était pas belle.

« Pourquoi tu ne laisses pas tes cheveux plus souvent détachés Cordélia? Ça te vas si bien! » je souris puis lui laissais à nouveau la place aux légumes. Quand elle vit que j'avais fait un peu de ménage elle sourit avec gratitude. Elle se retourna et mis les poivrons sur le feu et une délicieuse odeur commençait à envahir la cuisine. Si Clément avait été là il serait descendu immédiatement, tout comme moi il ne résistait pas à l'appel de la nourriture.

« Ca sent vraiment bon. » dis-je a Cordélia « Je peux aider maintenant que j'ai mis la table? » je m'approchais d'elle pour proposer mon aide. « Avec le poulet par exemple? »

Puis je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche, c'était un sms de Freddie. *Il joue encore son jaloux, Cook a du lui raconter pour hier soir …* J'avais les yeux perdus dans le vide alors que je répondais à Freddie que je faisait absolument ce que je voulais de mon corps et qu'il n'avais aucun droit sur ce dernier. Quand je relevais la tête je vis un homme que je n'avais pas vu depuis bien longtemps debout dans le salon je ne savais même pas s'il avait dit quoi que ce soit mais j'imaginais que oui, je n'avais juste pas entendu. Je vis cet homme Terrance qui avait bien changé depuis la dernière fois que je l'avais vu aller embrasser Cordélia puis venir déposer sur mon front un doux baiser comme si j'avais encore treize ans. Je sentit les muscles de mon visage se contracter pour former ce que l'on pourrait supposer être un sourire, mais une chose était sûre ce sourire était loin d'être sincère, loin d'être ceux que je lançais à Cordélia quelques minutes plus tôt. Je me contentais de le regarder comme si j'avais vu un fantôme. Cordélia s'approcha a nouveau de lui pour le prendre dans ses bras. Mais moi je ne bougeais toujours pas, ce sourire figé son mon visage et m main crispée sur mon portable que j'avais toujours en main. Ce fut quand Cordélia me rappela gentiment à l'ordre que je semblais me défiger. Je baissais les yeux puis remit mon portable dans la poche arrière de ma jupe.

« Oui quelle surprise Terrance, moi qui croyais que tu étais mort! » dis-je une voix pleine d'ironie. Je me retournais, je savais déjà la tête qu'ils faisaient tous les deux mais je ne pouvais pas m'en empêcher. J'étais franche, ça peut être une qualité comme un défaut. Je pris une assiette des couverts et un verre en plus pour lui. Puis contournant le plan de travail pour aller poser le tout sur la table je me dirigeais tout de même vers lui pour déposer un baiser sur sa joue avant d'ajouter « Mais au moins si tu étais mort on saurait où tu es! » Je déposais les couverts sur la table et termina de dresser la table pour trois. Il ne manquait plus qu'une serviette, sa serviette « Terrance » qu'il n'avais pas utilisée depuis tellement longtemps que les quatre prévues étaient dépareillées. J'ouvris le tiroir et saisit la serviette faisant glisser le rond de serviette et le laissant dans le tiroir comme les autres. *Hé bien, il va l'utiliser ce soir …* Je sentis mon téléphone vibrer à nouveau dans ma poche et le bruit qu'il produisit brisa le silence qui s'était installé dans la cuisine.

Personne ne disait bien à ma remarque alors je ne disais rien moi non plus, je me contentais de prendre à nouveau mon portable, cette fois ci c'était un message de Cook qui s'excusait d'en avoir parlé à Freddie. Mais je savais bien qu'il n'était pas désolé du tout, c'était tout à fait son genre de faire ça. Je soupirai puis décidai de ne pas répondre. Je remis donc le téléphone à sa place, dans ma poche. Terrance dit qu'il était content de nous voir, je l'étais aussi mais d'une autre manière. Disons que j'avais déjà été tellement déçue, que je n'arrivais pas à ne pas lui en vouloir quand je le voyais. Pourtant j'étais tout de même contente de le voir.

« Je suis contente aussi de te voir Terrance! » dis je doucement ce qui les surprit.

Puis il demanda si Clément était là et j'allais répondre quand Cordélia répondit qu'il était chez des amis ce soir. *Et il doit bien s'amuser, bien plus que moi ce soir je pense!* Je mettais le couvert pour Terrance du coup et il m'aida en mettant les petites choses qui vont manquer. Comme le sel, le poivre, le repose couteau... ce petit genre de détails auxquels je ne pensais presque jamais à mettre sur la table. Il s'assit et j'en fis de même. Puis Cordélia arriva et nous servit le repas de ce soir, et je dois avouer que ça avait l'air délicieux.

« Bon Appétit » dis-je doucement avant de piquer dans un poivron et de le porter à ma bouche. Hmmm il était vraiment bon, cuit à souhait et d'un goût très agréable en bouche. Terrance disait qu'il pourrait rester pour quelques jours, jusque jeudi en tout. Je ressentit un peu de joie et pour la première fois depuis l'arrivée de mon père adoptif dans la maison ce soir là un sourire se dessina sur mes lèvres. Mais il disparut aussitôt qu'il eut fini sa phrase, il allait être mobilisé ensuite un bon moment. Je soupirais doucement, moi qui pensais qu'on pourrait l'avoir avec nous pour un peu plus que quelques jours. C'est pas avec Cordélia qu'il aurait du se marier, mais avec son métier! Je baissais la tête et continuait à manger en silence. Je préférais ne rien dire. Du moins pour le moment parce que tous ceux qui me connaissent savent qu'il m'est impossible de rester muette bien longtemps. Je crois que si je savais ce que Terrance faisait ça me gênerait pas autant qu'il soit autant absent. Mais tout ce que je sais moi c'est qu'il est militaire et un point c'est tout, je ne sais pas ce qu'il fait, dans quelle branche il est, et j'ai plus l'impression qu'il déserte la maison qu'autre chose. Je suis loin d'être patriotique et j'ai beau avoir la nationalité américaine maintenant, je ne me préoccupe pas vraiment du pays, mais savoir même juste un peu quelle cause il défend, quel est son rôle m'aiderait plus. Mais je m'étais résignée depuis bien longtemps, ça avait été comme ça toute ma vie, des mensonges, des faux-semblants, pourquoi ça changerait maintenant, avec eux? Je les regardait doucement. Je me demandais souvent ce que je faisait là. Je sais bien que c'est pas sympa mais, je ne comprend vraiment pas comment ils peuvent faire. Ils se sont battus pour m'avoir pour avoir Clément. Et maintenant plus rien, ils ne sont plus là que pour diner … Peut être que c'est comme ça dans tous les foyers, je ne sais pas, du moins ça a été comme ça dans toutes les familles d'accueil où j'ai été. Peut être que j'en suis la cause. Je sais pas.
Partie dans mes pensées je n'avais pas remarqué que Cordélia avait remarqué des blessures sur la joue de Terrance. Moi je ne disais rien parce que je pensais qu'être militaire c'était se battre, donner et également ramasser des coups. En réalité ça m'inquiétait pas mal, mais je ne voulais pas me l'admettre, alors l'admettre à eux était encore moins possible.

« Qu'est ce qu'il t'es arrivé? » demandais-je d'une voix neutre quant à l'état de son visage. « Raconte nous un peu ce que tu as fait ces derniers temps » essayais je de dire le plus normalement possible. J'essayais d'instaurer un dialogue entre nous, mais je ne savais pas pour combien de temps je pourrais faire cela. *A moins que ça soit top secret et qu'une fois de plus on ne sache pas ce que tu fais* je continuais à le regarder tout en mangeant. JE vis Cordélia me sourire je pouvais voir qu'elle était contente que j'essaye. Mais je sentais également dans son regard qu'elle espérait que ça dure. Tout comme moi, mais je ne pouvais pas le garantir.

[HJ : voilà désolée pour le temps de réponse. De plus je part une semaine sans internet là, donc prenez votre temps pour répondre, ça ne presse pas. J'essayerai de passer quand même!]